Comme beaucoup d'enfants, j'ai eu une scolarité difficile.
Les emmerdes ont commencé quand j'ai sauté le CP. Étant de fin d'année, ça me faisait deux ans de décalages avec mes camarades.
J'avais peu d'amis, je n'ai pas développé mes social skills.
Et je m'ennuyais à l'école : tout était trop facile... jusqu'au jour où tout est devenu trop difficile.
Bref, j'avais décroché.
Rétrospectivement, est-ce que j'aurais dû m'abstenir de sauter une classe ?
Difficile à dire. L'ennui aurait été exacerbé. Ça paraît être un puzzle sans solution.
Et le cause n'est pas juste un saut de classe !
Elle est systémique.
Les grands problèmes du système éducatif moderne
Il y a BEAUCOUP de problèmes à résoudre dans le système éducatif.
Certains pays sont meilleurs que d'autres mais dans l'ensemble, personne n'a trouvé de recette miracle.
D'après MacKenzie Price, il y a trois problèmes majeurs à résoudre.
Le système de motivation est cassé
Aujourd'hui, les deux meilleures années les plus appréciées et épanouissantes pour les jeunes élèves sont la première année de maternelle et la dernière année d'enseignement supérieur.
Respectivement car leur curiosité est valorisée et parce qu'ils sont enfin sortis de ce calvaire (mais ils vont découvrir la vie active...) !
Être un "bon élève" pendant 18 ans leur donne le droit (le privilège) d'accéder à 5 ans supplémentaires d'enseignement supérieur.
Pas terrible comme motivation...
Nous adultes peinons à nous projeter sur des objectifs de quelques mois. Imagine des enfants hauts comme trois pommes !
Le système n'est pas adapté à chaque individu
Eh oui. Le système est conçu pour le collectif, pour la moyenne et ne fait que créer de la frustration.
Lorsqu'un enseignant présente pendant 2h un concept :
- 40% des élèves le maîtrisent déjà (ou vont tout comprendre en quelques minutes)
- 40% des élèves ne vont pas percuter à la fin de la session
- Et seuls 20% des élèves vont vraiment bénéficier de la leçon (ils en ont besoin et la granularité est suffisante pour qu'ils intègrent)
Résultat ?
80% des élèves décrochent. Je l'ai vécu. Toi aussi peut-être.
Les enseignants ne sont pas valorisés
Le métier est vraiment dévalorisé. Déjà, ça paye mal. Des enseignants passionnés qui se démènent pour éduquer la future génération sont sous-payés.
L'éducation est pourtant à mon sens le plus gros levier pour faire changer la société positivement.
Et il y a les heures sup'. Un enseignant malgré les apparences n'a pas de "vacances scolaires" ni ses "soirs de libre". Je le sais : ma mère était instit' et elle bossait énormément !
Enfin, le métier n'est pas ou pas assez respecté :
Les élèves méprisent (voire maltraitent) leurs enseignants. Les parents parfois se joignent à cet effort de guerre.
Bien sûr, il ne faut pas généraliser.
Mais dans l'ensemble, c'est un métier réellement ingrat.
Ensuite, sur la manière de transmettre la connaissance... il y a deux problèmes.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Elon Musk l'explique très bien :
Les enfants ont besoin de comprendre pourquoi ce qu'ils apprennent est important et comme cela va se transférer au monde réel, quel en sera l'application.
On connaît tous ce dicton :
"La curiosité est un vilain défaut."
Et on le répète inlassablement aux enfants.
"Pourquoi ? - Parce que."
Je pense que comme moi, tu as entendu ce genre de réponse au moins occasionnellement étant enfant.
Mais pour que la rétention soit bonne, il faut FAIRE et pas juste apprendre bêtement la théorie.
Comme l'explique Ana Lorena Fabrega dans The Learning Game, l'enfant doit être skin in the game et c'est la raison pour laquelle la pédagogie par projet fonctionne si bien.
Et les parents, dans tout ça ?
En tant que jeune Papa (ma fille a 5 ans, elle est en grande section), je me suis interrogé :
- Quelle est la place des parents dans l'éducation de leurs enfants quand ceux-ci sont à l'école de 9h à 18h ?
- Est-ce que le système scolaire est fait pour maximiser l'épanouissement des enfants, ou pour maximiser le temps de travail des parents ?
- Quand et comment nos enfants vont-il développer leur soft skills, leur social skills ?
- Que faire si mon enfant n'aime pas l'école ? S'il s'ennuie ?
- Comment mettre en pratique les connaissances acquises pour que mon enfant soit skin in the game ?
- Si en tant qu'adulte je m'efforce de tendre vers un temps de travail de 4h ou moins, pourquoi mon enfant aurait besoin d'étudier 8h par jour ?
Et surtout, la question la plus importante et personnelle pour moi :
"Comment me connecter à ma fille et créer des expériences éducatives qui soient aussi fun pour elle que pour moi ?"
Les deux variables à maximiser
Je me suis vite rendu compte que dans mon cercle de contrôle, j'avais vraiment peu de levier.
Et quelques contraintes :
- Mes journées sont très rythmées : le matin, je lis et je fais du sport. L'après-midi, je bosse à fond pendant 4h environ, weekend compris.
- Ma fille est à l'école 4 jours par semaine.
Mes deux seuls leviers sont donc les suivants :
- Le temps "logistique" : c'est le nom que je donne aux interstices du quotidien, les demie-heures volées entre midi et deux, le soir, etc.
- Le temps "délibéré" : c'est-à-dire le temps que j'ai le luxe de planifier : des demi-journées le week-end, certains mercredis, les vacances scolaires...
Le temps logistique
Ces moments sont fugaces et imprévisibles. La réponse à cela s'impose donc comme des activités ludiques, fun (dont je sors énergisé) et qui demandent pas ou peu de setup.
Pour moi, ça a pris trois formes dont deux qui sont facilitées par des produits tout prêts.
La Build Box (et peut-être plus tard le Hack Pack) de CrunchLabs, qui délivre chaque mois un jouet fun à construire soi-même. C'est ludique, fun pour moi, fun pour ma fille et on peut jouer avec une fois celui-ci fini !
Les Minimondes, qui proposent chaque mois à ma fille de découvrir un nouveau pays. Cela inclut des histoires, des bricolages et une recette de cuisine, ce qui permet de joindre l'utile à l'agréable !
C'est aussi l'opportunité d'inclure ma fille dans la planification des vacances, puisqu'elle tire de ses lectures une grande curiosité pour d'autres pays du monde.
Pour finir, j'essaye de l'inclure dans mes activités du quotidien :
On cuisine ensemble.
On fait notre sport ensemble.
On lit ensemble (pas les mêmes livres, je te rassure).
Avoir un mode de vie qui facilite l'équilibre et la curiosité permet de tirer parti de ces interstices.
Je faisais déjà ce genre de choses quand j'étais en CDI avec de plus grosses contraintes horaires.
Trouver des activités que je pouvais faire AVEC ma fille en y prenant du plaisir était essentiel - qui a envie de jouer à la dinette à 18h après une journée de travail dans les pattes ?
Perso, je passe mon tour.
Le temps délibéré
C'est ici qu'il y a selon moi le plus gros levier.Car ce sont des temps à la fois long, fréquents (dans le sens récurrence prévisible :
Il y a 2 semaines de vacances scolaires toutes les 6 semaines... plus les grandes vacances... c'est beaucoup) !
Ok, donc ici, j'ai cherché à résoudre deux problèmes :
- Faire progresser ma fille sur des matières "scolaires".
- Faire des projets "Fun" et engageants qui lui apprendront des choses utiles.
Et pour créer des activités sur-mesure adaptées à son niveau...
L'IA m'a été vraiment utile.
J'ai repris le modèle Alpha School avec les moyens du bord.
Une journée type un mercredi, ça va donner :
- 2h pédagogique le matin (les 4 x 30 minutes) - elle est autonome à 80% ce qui me permet de lire
- 2h de pause dej' incluant 1h de défouloir en extérieur
- 2h de projet dans l'après-midi - elle est autonome 50% du temps, je peux faire du travail léger
- Les 2 dernières heures, elle s'occupe seule, joue, lit, etc. et je fais une vraie session de Deep Work.
Pour te donner quelques exemples :
- On construit un robot en carton articulé avec des ficelles (comme une marionnette)
- On fait des chasses au trésor avec une carte de la maison
- On lance un vrai restaurant factice : menu, caisse, vraie cuisine, prise de commande, etc.
- On fait des hypothèses scientifiques et expériences de validation (quels liquides se mélangent, etc.)
Pour passer immédiatement à l'action, j'ai un petit paquet de ressources à te proposer :
- Un prompt pour créer des activités adaptées à son niveau (4 x 30 min entrecoupées par de petits exercices physiques) incluant une boucle de feedback pour suivre ses progrès
- Un prompt pour créer des projets pédagogiques adaptés à son âge
- Mon répertoire personnel de projets en cours ou à venir
- Une liste de ressources qui pourront te donner de l'inspiration pour trouver tes propres angles pédagogiques