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6 min de lecture

Les Shorts YouTube m'ont détruit le cerveau... mais je m'en suis sorti

Quand je vois des gens scroller dans le métro, je jette parfois un oeil sur leurs écrans. Et je suis effaré !

Je n'ai jamais compris l'engouement des Gen Z pour Instagram et TikTok.

Jusqu'à...

2023, où je commence à écouter des podcasts. Plutôt cool non ? Je m'abonne donc à YouTube Premium. Et c'est la catastrophe.

Parce que je découvre les shorts YouTube, qui capturent mon attention en un claquement de doigts. Ou plutôt un hook. En toute honnêteté, je pense que j'ai déjà passé des journées avec au moins 4h de scroll.

Évidemment ça fume une journée de travail, on se sent coupable après... Et surtout, ça réduit encore notre capacité d'attention déjà très limitée.

Quand j'étais ado je lisais 3-4 livres par semaine.

En 2023 au moment où l'économie de l'attention partait en vrille, je n'étais plus capable de lire un livre. Qu'il s'agisse de fiction ou de non-fiction. Je n'avais pas la patience.

J'ai mis du temps à craquer le problème.

À trouver une alternative intelligente à la consommation de contenu court... et à retrouver goût à la lecture. Et aujourd'hui est le meilleur moment pour en faire de même.

Car un changement silencieux et pourtant majeur vient de se produire.

Les Réseaux sociaux sont en pleine récession

L'utilisation des réseaux sociaux est montée en flèche avec la pandémie, pour atteindre son apogée en 2022 :

Mais à partir de 2023... la tendance s'inverse pour la première fois de l'histoire.

Effrayant et rassurant à la fois, non ?

Pour deux raisons sociétales :

  1. La fatigue numérique due à une utilisation intensive sur une période prolongée
  2. La santé mentale débarque au coeur des préoccupations post-pandémie

Mais surtout deux raisons systémiques...

D'abord, l'enshittification (comme l'appelle Cory Doctorow). De nombreuses plateformes historiques ont suivi ce schéma typique :

  1. Explosion
  2. Adoption massive
  3. Monétisation forcée
  4. Effondrement rapide

Facebook, Instagram, Twitter et plus récemment LinkedIn sont sur cette pente glissante.

Ensuite, l'émergence du contenu généré par l'IA. Celui-ci va occuper 80% de l'espace digital d'ici quelques années et sera virtuellement indétectable.

En conséquence de tout cela, les gens se réorientent vers des médias plus profonds et profondément humains :

Podcast, livres, documentaires, échanges constructifs avec des pairs...

Et ils diminuent peu à peu leur consommation de contenu court sur les réseaux sociaux.Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la Gen Z n'est pas obnubilée par les réseaux sociaux.

Au contraire, elle s'inscrit comme le leader de cette tendance baissière.

Et heureusement.

Parce que la quantité de contenu régurgité chaque jour sur l'internet ne cesse d'augmenter.

Jusqu'où peut aller l'infobésité

Chaque jour, ~382.686.000 de contenus sont publiés, en moyenne et tous canaux confondus.

Et l'IA ne va rien faire pour inverser la tendance.

Car oui, aujourd'hui déjà, une grande partie du contenu que nous lisons a été généré par l'IA :

Plateforme % contenu IA Source
LinkedIn (posts longs) 54% Originality.AI (Oct 2024)
Web général (nouvelles pages) 74% Ahrefs (2025) - étude sur 900K pages
Web général (pages actives) 30-40% arXiv (Mars 2025)

D'après Europol :

"Les experts estiment que jusqu'à 90 % du contenu en ligne pourrait être généré de manière synthétique d'ici 2026."

Donc...

Nous sommes constamment bombardés d'information, qui ne va faire qu'augmenter et qui sera bientôt à 90% générée par l'IA.

Le contenu court est omniprésent. J'ai longtemps chercher à l'éradiquer de ma vie... mais sans grand succès.

La meilleure approche selon moi, c'est de hacker le game !

Et entre la récession des réseaux sociaux et la dilution de la qualité du contenu à cause de l'IA, c'est le meilleur moment pour changer ses habitudes.

Consommation en autopilote Vs Recherche délibérée

Tu l'auras compris, la source de tous ces maux - celle qui me maintenant 4h d'affilée sur des YouTube Shorts - c'est les algos de recommandation.

(J'ai d'ailleurs depuis désactivé l'historique YouTube... ça coupe toute possibilité de recommandation, ouf!)

Les algos physiques fonctionnent de la même manière :

Une amie me disait récemment qu'elle avait arrêté la non-fiction après avoir lu "Miracle Morning" de Hal Elrod, best-seller qui était loin de délivrer un impact transformateur comme ce à quoi elle s'attendait.

Le principe de "Best-Selling" est un algo de recommandation physique qui nous incitent à lire des livres peu intéressants.

À mon sens, il y a quelques indicateurs qui indiquent qu'un livre renferme potentiellement de bons insights :

Pour ma part, je n'achète des livres que dans trois cas précis :

1/ Une personne que je connais me l'a recommandé et m'a donné des détails sur les insights qui l'ont marquée.

2/ J'ai un problème spécifique à résoudre et plusieurs sources (digitales ou non) recommandent ce livre.

3/ Le titre, la quatrième de couverture et le sommaire m'ont intéressé dans une librairie. Je me perds souvent dans des librairies... Je "scrolle" littéralement les titres de livre de tous les rayons j'en ouvre 10% et si j'ai toujours envie de les lire après les avoir feuilletés, je note le titre et l'auteur.

Je n'achète rien directement pour une très bonne raison - qui se reconnecte (sans mauvais jeu de mot) au contenu court dont nous parlions plus tôt !

Rééquilibrer recherche et consommation

Tu connais sans doute cette citation de Lincoln :

"Si je disposais de neuf heures pour abattre un arbre, j'en emploierais six pour affûter ma hache."

(Qui n'a jamais connu l'ère des tronçonneuses électriques.)

On peut transférer cela à la lecture en augmentant DRASTIQUEMENT le temps passé à choisir ses livres.

Car soyons honnêtes : rien de pire que d'acheter un livre, d'en lire une vingtaine de pages et de ne pas accrocher.

Dans ce cas, on se force à le finir... ou on le range, dépité.

À l'inverse, un excellent livre se dévore du début à la fin. Il est passionnant et des insights nous attendent à chaque page !

Pour ma part, je ne me force jamais à lire un livre qui ne m'intéresse plus. Je lis certains passages plus ou moins vite, je le feuillette, je saute des pages... Mais il y a 10% de livres qui me captivent.

Le but du jeu est de faire monter ce ratio !

C'est en découvrant le Fractal Reading présenté par Michael Simmons que j'ai commencé à sérieusement changer mes habitudes de lecture.

Je me suis peu à peu approprié cette méthode et j'ai affiné le processus.

Voici à quoi ça ressemble pour moi :

  1. Lire le titre et la description du livre
  2. Lire 2-3 résumés du livre
  3. Regarder 2-3 Ted Talks, interviews, podcasts avec l'auteur
  4. Lire quelques articles de l'auteur
  5. Noter ce que j'ai compris des concepts principaux
  6. Résumer l'argument principal en une phrase
  7. Lire le sommaire du livre
  8. Lire les reviews Amazon ou GoodReads
  9. Lire les citations les plus reprises du livre sur GoodReads
  10. Rechercher les antithèses à l'argument de l'auteur

Si à n'importe quelle étape j'ai l'impression d'avoir pigé le 80/20 du propos de l'auteur, je passe à autre chose.

Aujourd'hui, je cartographie systématiquement chaque livre à l'aide de ce processus. À la sortie de ces 10 étapes, j'ai une bonne compréhension du propos de l'auteur, des notes solides et je sais si j'ai envie d'aller plus loin ou non.

Et si oui, je sais si je veux lire le livre en entier, ou sur quels chapitres me concentrer.

La magie, c'est que toutes les ressources (résumés, conférences, etc.) sont des contenus courts - que je peux consommer quand j'ai un temps mort dans ma journée, ou que je suis dans les transports.

Je transforme un temps de liquéfaction cérébrale en temps de construction de mon capital intellectuel.

Et surtout, quand je lis, je retrouve cet émerveillement qui me faisait dévorer livre sur livre quand j'avais 20 ans !

Je dirais qu'aujourd'hui, je consacre 50% de mon "Learning Time" à faire du Fractal Reading. Et 50% à lire réellement.

Ayant retrouvé mon goût pour la lecture, et transformé mon temps de consomation de contenu court en quelque chose d'utile, j'en ai profité pour donner à l'IA une utilité réelle dans notre contexte.

À l'aide d'un prompt qui te permettra d'obtenir la cartographie complète de n'importe quel livre, avec mes 10 étapes de Fractal Reading.

Incluant les sources et les liens de ressources. Et un guide de lecture complète ou partielle. C'est littéralement un assistant de recherche sur mesure qui me mâche le travail.